Journal Groupe A : Mexique et l'Uruguay Cal fiers au 8eme

L'Afrique du Sud a idéalement achevé sa préparation samedi à six jours du Mondial avec sa victoire contre le Danemark (1-0), un succès qui renforce la confiance des Bafana Bafana, désormais invaincus depuis douze matches.

Jusqu'à récemment, les futurs adversaires du Mexique, de l'Uruguay et de la France, classés 83e dans la hiérarchie mondiale, étaient souvent donnés comme éliminés au terme du premier tour.

Mais leur forme récente et leur engagement a quelque peu changé les perceptions et les Sud-Africains font dorénavant figure d'adversaire dangereux dans un groupe A sans favori incontestable, la France ayant donné des signes inquiétants lors de sa préparation.

A l'heure de disputer "leur" Mondial, les Bafana ("les garçons" en zoulou) comptent poursuivre sur leur dynamique pour éviter de devenir la risée de la planète - aucun pays organisateur n'a jamais été éliminé dès le 1er tour - et satisfaire les attentes de tout un peuple.

Les matches amicaux ont confirmé qu'ils devront d'abord compter sur les expérimentés Steven Pienaar, en attaque, et Aaron Mokoena en défense, respectivement 50 et 101 capes. Les piliers de la sélection seront entourés du gardien Itumeleng Khune, décisif jusqu'à la dernière minute contre les Danois, du milieu Siphiwe Tshabalala et de l'attaquant Katlego Mphela, très en vue lors des dernières sorties.

Les hommes du Brésilien Carlos Alberto Parreira ont également l'avantage d'évoluer à domicile et d'avoir l'habitude de jouer dans une ambiance survoltée et extrêmement bruyante, vuvuzelas obligent.

D'autant qu'ils sont les seuls à avoir goûté à l'atmosphère du stade de Soccer City à Johannesburg, où ils disputeront le 11 juin le match d'ouverture contre le Mexique.

Malgré leur invincibilité, leur préparation a souvent été raillée en raison de la qualité relative de leur adversaires, les Sud-Africains n'ayant affronté qu'à trois reprises des équipes qualifiées pour le Mondial

Finalement, cette programmation leur a permis de monter en puissance et d'engranger les victoires - cinq depuis fin avril dont un historique 5-0 acquis face au Guatemala le 31 mai -, les buts et beaucoup de confiance.

Lors de la rencontre contre le Danemark samedi, la dernière avant le Mondial, les Bafana ont montré de belles séquences de jeu collectif et de nets progrès dans la conservation du ballon. Mais les erreurs défensives laissant la place aux contres adverses n'ont pas encore totalement disparu, notamment en seconde période.

Le manque de précision devant le but pourrait coûter cher aux Bafana lors de la Coupe du monde. Ils doivent encore renforcer leur efficacité offensive, car ils ont obtenu quatre penalties en deux rencontres (Colombie et Guatemala).

Les Sud-Africains devront en tout cas faire sans l'attaquant de West Ham Benni MC Carthy, longtemps blessé cette saison, critiqué pour son surpoids et finalement écarté de la sélection finale par Carlos Alberto Parreira.

Absents de la dernière Coupe d'Afrique des Nations (CAN), en janvier en Angola, les Sud-Africains étaient qualifiés d'office pour le Mondial en tant que pays organisateur. Après le match d'ouverture, ils affronteront l'Uruguay le 16 juin à Pretoria et la France le 22 juin à Bloemfontein

Petite alerte pour Forlan !!!



Diego Forlan, l'attaquant vedette de l'Uruguay, touché dans un choc avec un partenaire, a connu une petite alerte dimanche lors du premier entraînement de la Celeste sur le sol sud-africain, cinq jours avant le premier match du Mondial, face à la France vendredi au Cap.

Touché lors d'un contact avec son coéquipier Walter Gargano, Forlan s'est tenu la jambe gauche avant de reprendre progressivement la séance.

Selon la délégation uruguayenne, Forlan a terminé normalement l'entraînement.

L'Uruguay est arrivé samedi soir à son camp de base de Kimberley, à environ 460 kilomètres au sud-ouest de Johannesburg.

Le français première langue obligatoire jusqu'au début des années 90, de nombreux dirigeants du pays formés au lycée français: l'Uruguay, premier adversaire des Bleus dans le Mondial-2010, vendredi au Cap, est l'un des pays les plus francophiles d'Amérique latine.

Cette amitié date du début du XIXe siècle. "La France a été le premier pays à reconnaître l'indépendance de l'Uruguay (déclarée en 1825 et consacrée en 1828)", rappelle l'ambassadeur de France à Montevideo, Jean-Christophe Potton.

Elle est même intervenue pour soutenir la jeune république en proie à une guerre civile (1839-1851). "Une légion française est venue pour protéger Montevideo contre l'armée argentine de Juan Manuel de Rosas alliée au parti blanco", souligne l'ex-président Julio Maria Sanguinetti (1985-1990, 1995-2000), issu de l'autre parti traditionnel de centre-droit, le "colorado" (rouge).

"De 1820 à 1850, il y a aussi eu deux fois plus d'immigrés français qu'espagnols et italiens réunis. En 1850, un tiers de la population était française", en majorité basque et béarnaise, souligne l'ambassadeur de France. Le flot s'est tari, mais certains quartiers de Montevideo portent encore la trace de cette immigration (Villa Biarritz, Nuevo Paris).

Dettes annulées
"Par la suite, l'influence politique et militaire française a baissé, mais l'influence culturelle a augmenté", selon M. Sanguinetti, qui cite les trois poètes français nés à Montevideo, Jules Laforgue, Jules Supervielle et le Comte de Lautréamont.

Le lycée français de la capitale uruguayenne a aussi formé des générations de dirigeants, comme l'ancien vice-président Gonzalo Aguirre (1990-1995) ou l'ex-maire de Montevideo Mariano Arana. Le président José Battle y Ordonez s'est par ailleurs inspiré du modèle français en séparant l'Eglise de l'Etat dès 1917, une exception en Amérique latine, ou en adoptant un code civil calqué sur le code Napoléon.

Et à la fin de la Première Guerre mondiale, l'Uruguay annula la dette de la France. "Ce n'était pas une somme extraordinaire mais pas non plus insignifiante", selon Sanguinetti. Paris a renvoyé l'ascenseur à Montevideo en soldant sa dette après la crise économique de 2001-2002, via la création d'une branche locale de l'institut Pasteur.

Une manière de raviver la relation bilatérale, qui avait souffert de la dictature uruguayenne (1973-1985), puis de l'abandon du français comme première langue étrangère obligatoire - cas unique dans la région - dans les années 90.

"Il va falloir qu'on travaille", a expliqué dimanche le milieu de terrain français Yoann Gourcuff, parlant de "réglages" nécessaires à quelques jours du premier match de l'équipe de France en Coupe du Monde de la FIFA contre l'Uruguay, vendredi, alors que les Bleus restent sur une défaite en amical contre la Chine.

Quel est le moral du groupe après la défaite face à la Chine ?
Le moral est bon. On a essayé de bien récupérer parce qu'entre les matches, les différences de températures, les transports, les voyages, l'avion et le bus, ce n'était pas évident mais on est en bonne condition pour bien récupérer et se préparer. On est dans les meilleures conditions.

Sur quoi avez-vous insisté après cette défaite ?
On essaye de bien se reposer et d'analyser le jeu de l'Uruguay et aussi se concentrer sur nous pour essayer d'être le plus compétitif possible, que le groupe soit en forme physiquement et améliorer ce qui n'a pas été bien ou ce qui aurait pu être mieux au niveau du jeu et du placement.

Comment jugez-vous la prestation des Bleus sur les trois matches de préparation ?
On a fait un très bon premier match, un deuxième plutôt intéressant et un troisième où il nous a manqué de l'énergie et du jeu contre une équipe bien regroupée. Il aurait fallu soit un exploit individuel, soit aller plus vite dans nos changements de jeu, mettre plus d'intensité et de rythme dans nos enchaînements pour désorganiser le bloc adverse. On a été un peu trop lent dans les transmissions. Il aurait fallu aller vite à droite et ressortir vite à gauche. Et sur les centres, il faut un peu de présence devant le but pour épauler +Nico+ qui est souvent au premier poteau. Ce serait bien qu'on soit trois ou quatre dans la surface de réparation sur les centres.

Avez-vous des consignes pour frapper de loin ?
Les coaches me disent qu'il faut que je frappe au but. Il y a une action qui se fait d'un côté, nous on est aux abords de la surface et on peut frapper de loin avec "Flo" (Malouda). Quand la défense est très basse, le fait de frapper peut ouvrir des espaces pour l'attaquant de pointe. Avec le nouveau ballon, il peut y avoir des changements de trajectoire. Cela peut être une force. Il faudra encore plus insister sur des frappes et sur les coups de pied arrêtés.

Le groupe est-il prêt pour le premier match ?
On est prêts, très motivés. Il va falloir qu'on travaille, il faut faire des réglages, faire de la vidéo pour créer ses automatismes et faire les réglages entre nous dans le domaine offensif et défensif. Il faut essayer de trouver vite "Nico" vers l'avant et ne pas être mis en difficulté à la perte du ballon.

Que savez-vous de l'Uruguay ?
On les a joués il y a un an et demi au Stade de France (0-0, ndlr). C'est une équipe agressive, dure dans les duels, accrocheuse, qui mettra beaucoup d'intensité dans son jeu avec deux attaquants qui ont du talent, qui sont bons dans les déplacements.

Le manque de réussite offensif de l'équipe vous inquiète ?
On aurait préféré mettre les occasions au fond, mais ce serait inquiétant de ne pas s'en créer. Il faut notamment que, quand il y a des débordements sur les côtés, il y ait de la présence devant le but pour pouvoir marquer sur des centres. Parfois, sur des centres, il n'y a que "Nico" dans la surface, ou contre la Chine, il n'y avait parfois personne devant le but.

Souhaitez-vous que le système change ?
Je n'ai pas mon mot à dire. On est là pour s'adapter. Quand on arrive en équipe nationale, on s'adapte à n'importe quel système et schéma.

Franco et Márquez se sont entraînés avec le groupe



L'attaquant Guillermo Franco et le défenseur Rafael Márquez ont participé à l'entraînement de la sélection mexicaine, lundi, sur le terrain du Waterstone Collège de Johannesburg, étant rétablis de leur blessure.

Franco avait été victime d'une foulure à une cheville le 24 mai lors du match de préparation perdu contre l'Angleterre (1-3) à Londres, alors que le défenseur central du FC Barcelone avait dû interrompre l'entraînement dimanche après avoir ressenti une gêne musculaire à la jambe droite.

Les Mexicains, qui rencontreront l'Afrique du Sud en match d'ouverture du Mondial (groupe A) vendredi à Johannesburg, ont travaillé la vitesse et la circulation du ballon sous la conduite du sélectionneur Javier Aguirre.

Le Mexique est prêt à gâcher la fête





Le Mexique est prêt à gâcher la fête en battant le pays organisateur, l'Afrique du Sud, lors du match d'ouverture du Mondial-2010 vendredi au stade Soccer City de Johannesburg, a assuré mercredi l'attaquant mexicain Guillermo Franco.

"Nous ne pensons pas à la fête mais à obtenir un résultat, a dit Franco. C'est normal qu'il y ait une grande attente en Afrique du Sud mais nous sommes focalisés sur ce que nous avons à faire. On ne va pas se laisser distraire par ce que signifie le match d'ouverture, par tout ce qui va se passer autour du terrain".

Les Mexicains sont confiants avant leur entrée dans la compétition. "Nous avons de l'expérience, nous avons beaucoup travaillé ensemble, nous sommes très bien préparés et très motivés", a ajouté Franco.

Le Mexique a joué 12 matches de préparation en 2010 (8 victoires, 2 nuls et 2 défaites) et a notamment obtenu un succès de prestige contre l'Italie (2-1) pour sa dernière sortie le 3 juin.

"La sélection a démontré ce qu'elle savait faire. Nous avons un style de jeu et nous n'allons pas changer quoique ce soit ni renoncer à jouer", a martelé Franco.

"Il faut partir du bon pied, a dit le défenseur Carlos Salcido, ces trois points sont très importants" avant de se frotter aux supposées deux plus fortes équipes du groupe, la France (le 17) puis l'Urguguay (le 22). "Montrons le beau football que nous savons jouer", a conclu Salcido.

Forlán, au nom du père



Le patronyme Forlán fait invariablement penser à Diego, l'attaquant uruguayen qui porte une bonne partie des espoirs de son pays dans cette Coupe du Monde de la FIFA 2010. Mais il existe un autre Forlán, Pablo, le père. En son temps, le papa de Diego a été un brillant latéral droit. Avec la Celeste, il a disputé deux éditions de l'épreuve suprême du football mondial : Angleterre 1966 et Allemagne 1974.

Au cours d'une carrière qui a duré presque 20 ans, Pablo Forlán a longtemps fait le bonheur du Peñarol. Avec le fameux club de Montevideo, il a remporté six championnats nationaux, une Copa Libertadores (1966) et une Coupe intercontinentale (1966). Dans les années 1970, il a également joué à São Paulo, avec qui il a remporté trois championnats paulistas. De par sa double casquette de père et d'ancien footballeur, Pablo est sûrement le mieux placé pour parler de l'enfant prodige, qui fera vraisemblablement partie des candidats au titre de meilleur buteur en Afrique du Sud.

Premiers pas
"À deux ans, il marchait déjà avec un ballon dans les pieds et une raquette de ping-pong à la main. Très jeune, il a montré des aptitudes pour le sport, le football et le tennis en particulier. Il a vite fallu choisir et je dois reconnaître qu'avec l'aide d'un ami, nous avons un peu influencé sa décision pour qu'il choisisse le football. Cela dit, je ne lui ai jamais mis la pression et aujourd'hui encore, il me remercie", explique Pablo dans un entretien exclusif accordé à FIFA.com. Forlán senior se trouve en ce moment au Cap, où il s'apprête à suivre le premier match de l'Uruguay dans le tournoi, vendredi contre la France.

Quand Diego a fêté ses 17 ans, Pablo a dû s'accommoder d'une situation toujours difficile pour un père : laisser partir un fils. Mais la douleur disparaît vite quand cette décision se révèle fructueuse. Diego a donc traversé le Rio de La Plata à destination de l'Independiente. Peu de temps après, il fait ses grands débuts en première division argentine avec le fameux club de la banlieue sud de Buenos Aires. Quel est le premier conseil donné par le papa à son fiston ? "Qu'il continue d'avoir une vie rangée hors du terrain. Sans cela, on peut être bon, mais certainement pas se maintenir au plus haut niveau et encore moins gagner."

"L'autre conseil que je lui ai donné, c'est d'essayer autant que possible de rester après les entraînements pour travailler ses frappes", ajoute Pablo. "Il était naturellement doué, mais le talent inné n'est jamais suffisant. Il faut ensuite travailler avec acharnement, tout seul devant le mur. Ce dévouement a porté ses fruits. Quand il est arrivé à Manchester, il a été accueilli à l'aéroport par Fergusson. Sir Alex lui a fait visiter la ville, puis l'a emmené découvrir Old Trafford. À la fin de la journée, il a demandé à Diego : "Au fait, tu es gaucher ou droitier ?", poursuit Pablo en rigolant.

Encore plus critique
Cette aisance égale avec les deux pieds est, dixit le papa, l'un des atouts majeurs du rejeton. L'actuel joueur de l'Atlético de Madrid a également la réputation de ne pas y aller par quatre chemins quand il se trouve dans la moitié adverse. "Effectivement, son autre grande qualité est ce mélange parfait de vitesse et d'explosivité. Quand il était plus jeune, il allait tout simplement trop vite, au point d'en oublier le ballon. Il lui arrivait même de revenir en arrière afin de récupérer la balle, mais il perdait trop de temps comme ça. Alors je lui ai suggéré d'aller un tout petit peu moins vite", confie l'ancien international uruguayen.

Peut-on être à la fois critique et… papa ? "Ah oui, encore plus. Avec lui, dès qu'il s'agit de football, je laisse les sentiments de côté. En tant qu'ancien joueur et entraîneur, je lui dis toujours la vérité. Il ne peut pas en être autrement quand on aime quelqu'un. Après chaque match, Diego m'appelle. La première chose dont je lui parle, ce sont ses erreurs. Les choses réussies viennent après. Je commence toujours par les erreurs. Nous avons une excellente relation. Il le prend très bien."

L'entretien touche à sa fin. D'après Pablo, Diego pourrait être le meilleur buteur du tournoi. Mais pour cela, c'est toute l'équipe uruguayenne qui doit répondre présente. Ce qu'il a vu jusqu'ici est de bon augure : "L'Uruguay a fait de gros progrès dans la conservation du ballon et dans l'animation offensive. C'est très important par rapport au rôle de Diego. Si tout le monde est à fond, ce groupe peut aller loin. C'est en tout cas ce que j'espère".