Petite leçon d'histoire
Si 1930 fut une année riche en événements, quels sont ceux dont on parle encore de nos jours ? On pourra toujours évoquer le changement de nom de Constantinople en Istanbul, la découverte d’une nouvelle planète, Pluton, et l’apparition de Miss Marple, l’héroïne des romans d’Agatha Christie. Mais nul n’ignore que c’est aussi l’année de l’avènement du football mondial tel que nous le connaissons aujourd’hui, avec la toute première Coupe du Monde de la FIFA organisée en Uruguay.
La première Coupe du Monde ne comporte pas de qualifications. Les 13 équipes - quatre européennes, huit sud-américaines et l'équipe des Etats-Unis - sont invitées et le tirage au sort final n'est fait qu'une fois les équipes arrivées à bon port. Sur le terrain, le jeu est du tout meilleur niveau. Le premier vainqueur de l’épreuve est finalement le pays organisateur, qui reçoit en récompense le trophée d’alors, la "Victoire aux Ailes d'Or "
La Coupe du Monde 1934 est nettement plus disputée que la précédente. Trente-deux nations y prennent part, de sorte qu’il faut instaurer un tour préliminaire à l’issue duquel 16 équipes sont retenues pour la phase finale. Comme l’Uruguay quatre ans plus tôt, c’est le pays organisateur, l’Italie, qui remporte l’épreuve.
À la différence de l'Uruguay et de l'Italie lors des deux éditions précédentes, le pays organisateur, la France, ne soulève pas la Coupe du Monde de la FIFA en 1938. Elle rend en effet les armes en quart de finale contre l’Italie, tenante du titre. Avec deux victoires consécutives en Coupe du Monde de la FIFA, la Squadra Azzura entre dans l'histoire du football comme une des plus grandes nations de tous les temps.
Dans une boîte à chaussures
Après douze ans d’interruption à cause de la Seconde Guerre mondiale, l’élite du football mondial est enfin réunie au Brésil en 1950. On a su un peu plus tard que durant toute la guerre, le vice-président italien de la FIFA, Ottorino Barassi, a gardé le trophée de la Coupe du Monde de la FIFA caché sous son lit dans une boîte à chaussures. Par ailleurs, pour rendre hommage à Jules Rimet, président de la FIFA, et à sa détermination sans faille à maintenir en vie l’esprit du football jusqu’à la fin de la guerre, le congrès de la FIFA baptise le trophée de la Coupe du Monde de la FIFA "Coupe Jules Rimet" en 1946.
Seules treize équipes sont au rendez-vous en 1950. Après un tour préliminaire, la phase finale de la compétition est disputée sous forme de mini-championnat, opposant le Brésil, la Suède, l’Espagne et l’Uruguay. Dans le duel face à l’Uruguay, un nul suffit au Brésil pour ravir la couronne mondiale, mais 199 954 spectateurs médusés, les chiffres variant de 174 000 à 205 000, assistent à la défaite de la Seleção lors du fameux Maracanazo, "Le Désastre du Maracana". C’est donc au terme de l'une des plus grosses surprises de l’histoire du football que l’Uruguay remporte l’épreuve pour la deuxième fois.
La Coupe du Monde de la FIFA 1954, organisée en Suisse, n’est pas non plus avare en surprises. Le fameux Miracle de Berne consacre la victoire (3:2) de l’Allemagne de l’Ouest de Sepp Herberger sur une équipe de Hongrie que tout le monde pensait invincible. Cette édition marque l’instauration de l’attribution de numéros de maillot pour toute la durée de la compétition.
On atteint, cette année-là, des sommets. On n’avait jamais vu autant de pays participer aux qualifications. Avec la création de l’AFC, la Confédération Asiatique de Football, quelques semaines plus tôt, et la participation d’équipes asiatiques (Japon, Corée) et africaines (Égypte), l’événement prend vraiment une dimension mondiale. Seize équipes se retrouvent en Suisse pour la phase finale. Le format de compétition à seize sera reconduit jusqu’à la Coupe du Monde de la FIFA, Espagne 1982, où le plateau passera à 24 nations.
L'avènement du Brésil
En 1958, la Coupe du Monde de la FIFA se joue en Suède. Elle est marquée par la première victoire du Brésil, inspirée par un jeune homme de 17 ans répondant au surnom de Pelé. Le Français Just Fontaine inscrit 13 buts au cours du tournoi, un record inégalé à ce jour. C’est aussi la première fois dans l’histoire de la Coupe du Monde de la FIFA qu’un match, la rencontre Angleterre-Brésil au premier tour, s'achève sur un score nul et vierge. Par ailleurs, pour la première fois, la Coupe du Monde est retransmise par les télévisions du monde entier.
Après une nouvelle victoire du Brésil au Chili quatre ans plus tard, l’édition 1966 sacre une fois de plus le pays organisateur, même si le succès de l’Angleterre (4:2) laissera un goût amer aux Allemands et donnera lieu à des polémiques encore vives de nos jours.
Mais le Brésil allait remettre les pendules à l’heure pour l’édition 1970, organisée au Mexique. Après avoir dominé l’épreuve de la tête et des épaules, la Seleçao, avec cette troisième victoire, s’adjuge définitivement la coupe Jules Rimet. Tout comme en 1950, aucun joueur ne sera exclu du terrain lors de la Coupe du Monde de la FIFA 1970. Au rang des nouveautés du jeu, on autorise l'entrée en jeu de remplaçants et on note aussi l’apparition des cartons jaunes et rouges. Des couleurs que les téléspectateurs de la Coupe du Monde de la FIFA sont désormais en mesure d’apprécier puisque pour la toute première fois, l’épreuve est retransmise en couleurs.
En 1974, pour la dixième Coupe du Monde de la FIFA, c’est l’Allemagne qui s’empare du nouveau trophée, à l’issue d’un tournoi placé sous le signe de l’avènement du "football total", où engagement et polyvalence sont les maîtres-mots. Finalistes malheureux, les Néerlandais Johan Cruyff et Johan Neeskens sont les figures emblématiques de ce football moderne.
C’est l’Argentine, autre grande nation de football, qui remporte le tournoi - qu’elle organise - pour la première fois en 1978. Un tournoi qui marque la fin de l’âge d’or du football hollandais. Finalistes pour la deuxième fois d’affilée, les Oranjes ne parviendront même pas à se qualifier pour la phase finale la Coupe du Monde de la FIFA, Espagne 1982, la toute première à rassembler 24 équipes. C’est une Italie retrouvée qui remporte l’épreuve.
De Maradona à Zidane
Suite à ses exploits mexicains de 1986, Diego Maradona devient définitivement à l’Argentine l’équivalent de ce que Pelé représente au Brésil. L’Albiceleste lui doit en grande partie son deuxième sacre mondial et sa finale perdue en 1990 face à l’Allemagne de l’Ouest. En prenant leur revanche, les hommes de Franz Beckenbauer remportent leur troisième Coupe du Monde et permettent à la R.F.A. de revenir à la hauteur du Brésil et de l’Italie. Triste jour que cette finale de l’édition 1990 pour l'Argentine, qui devient la première équipe à ne pas marquer de but en finale d'une Coupe du Monde de la FIFA et aussi la première équipe à avoir non pas un, mais deux joueurs exclus durant une finale.
147 pays - un nouveau record - participent aux éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA 1994. Pour la première fois dans l'histoire du tournoi, on a recours aux tirs au but pour décider du sort de la finale. Un exercice à l’issue duquel le Brésil prend le meilleur sur l’Italie. Le record de participants est battu dès l’édition suivante. La Coupe du Monde de la FIFA, France 1998 place la barre encore plus haut, avec 32 équipes participantes et 64 matches joués. S’il faut associer un seul nom à la victoire du pays organisateur, c’est bien celui de Zinedine Zidane.
En 2002, grâce à sa victoire à l’occasion de la toute première phase finale organisée en Asie, le Brésil établit un extraordinaire record : celui d'avoir remporté la Coupe du Monde de la FIFA sur tous les continents l'ayant organisée. À noter lors du dernier tournoi en date, en 2006, une demi-finale historique entre triple vainqueurs de l’épreuve, l’Italie et l’Allemagne, pays organisateur. Tombeurs, donc, de l’Allemagne, les Italiens emmenés par Fabio Cannavaro, battent ensuite les Français en finale à l’issue de l’épreuve des tirs au but et ajoutent une quatrième étoile sur le maillot de la Squadra Azzura.
Alors que verra-t-on en 2010 ? L’épreuve étant organisée pour la première fois sur le continent africain, on peut s’attendre à des records et des premières en tous genres. Les Brésiliens gagneront-ils le tournoi pour la sixième fois ? Les Italiens pourront-ils conserver leur titre et revenir à hauteur des Auriverdes avec cinq victoires ? Une équipe africaine écrira-t-elle la plus belle page de l’histoire du football de ce continent ? Les amoureux du football n’attendent qu’une chose : que le spectacle commence !
Si 1930 fut une année riche en événements, quels sont ceux dont on parle encore de nos jours ? On pourra toujours évoquer le changement de nom de Constantinople en Istanbul, la découverte d’une nouvelle planète, Pluton, et l’apparition de Miss Marple, l’héroïne des romans d’Agatha Christie. Mais nul n’ignore que c’est aussi l’année de l’avènement du football mondial tel que nous le connaissons aujourd’hui, avec la toute première Coupe du Monde de la FIFA organisée en Uruguay.
La première Coupe du Monde ne comporte pas de qualifications. Les 13 équipes - quatre européennes, huit sud-américaines et l'équipe des Etats-Unis - sont invitées et le tirage au sort final n'est fait qu'une fois les équipes arrivées à bon port. Sur le terrain, le jeu est du tout meilleur niveau. Le premier vainqueur de l’épreuve est finalement le pays organisateur, qui reçoit en récompense le trophée d’alors, la "Victoire aux Ailes d'Or "
La Coupe du Monde 1934 est nettement plus disputée que la précédente. Trente-deux nations y prennent part, de sorte qu’il faut instaurer un tour préliminaire à l’issue duquel 16 équipes sont retenues pour la phase finale. Comme l’Uruguay quatre ans plus tôt, c’est le pays organisateur, l’Italie, qui remporte l’épreuve.
À la différence de l'Uruguay et de l'Italie lors des deux éditions précédentes, le pays organisateur, la France, ne soulève pas la Coupe du Monde de la FIFA en 1938. Elle rend en effet les armes en quart de finale contre l’Italie, tenante du titre. Avec deux victoires consécutives en Coupe du Monde de la FIFA, la Squadra Azzura entre dans l'histoire du football comme une des plus grandes nations de tous les temps.
Dans une boîte à chaussures
Après douze ans d’interruption à cause de la Seconde Guerre mondiale, l’élite du football mondial est enfin réunie au Brésil en 1950. On a su un peu plus tard que durant toute la guerre, le vice-président italien de la FIFA, Ottorino Barassi, a gardé le trophée de la Coupe du Monde de la FIFA caché sous son lit dans une boîte à chaussures. Par ailleurs, pour rendre hommage à Jules Rimet, président de la FIFA, et à sa détermination sans faille à maintenir en vie l’esprit du football jusqu’à la fin de la guerre, le congrès de la FIFA baptise le trophée de la Coupe du Monde de la FIFA "Coupe Jules Rimet" en 1946.
Seules treize équipes sont au rendez-vous en 1950. Après un tour préliminaire, la phase finale de la compétition est disputée sous forme de mini-championnat, opposant le Brésil, la Suède, l’Espagne et l’Uruguay. Dans le duel face à l’Uruguay, un nul suffit au Brésil pour ravir la couronne mondiale, mais 199 954 spectateurs médusés, les chiffres variant de 174 000 à 205 000, assistent à la défaite de la Seleção lors du fameux Maracanazo, "Le Désastre du Maracana". C’est donc au terme de l'une des plus grosses surprises de l’histoire du football que l’Uruguay remporte l’épreuve pour la deuxième fois.
La Coupe du Monde de la FIFA 1954, organisée en Suisse, n’est pas non plus avare en surprises. Le fameux Miracle de Berne consacre la victoire (3:2) de l’Allemagne de l’Ouest de Sepp Herberger sur une équipe de Hongrie que tout le monde pensait invincible. Cette édition marque l’instauration de l’attribution de numéros de maillot pour toute la durée de la compétition.
On atteint, cette année-là, des sommets. On n’avait jamais vu autant de pays participer aux qualifications. Avec la création de l’AFC, la Confédération Asiatique de Football, quelques semaines plus tôt, et la participation d’équipes asiatiques (Japon, Corée) et africaines (Égypte), l’événement prend vraiment une dimension mondiale. Seize équipes se retrouvent en Suisse pour la phase finale. Le format de compétition à seize sera reconduit jusqu’à la Coupe du Monde de la FIFA, Espagne 1982, où le plateau passera à 24 nations.
L'avènement du Brésil
En 1958, la Coupe du Monde de la FIFA se joue en Suède. Elle est marquée par la première victoire du Brésil, inspirée par un jeune homme de 17 ans répondant au surnom de Pelé. Le Français Just Fontaine inscrit 13 buts au cours du tournoi, un record inégalé à ce jour. C’est aussi la première fois dans l’histoire de la Coupe du Monde de la FIFA qu’un match, la rencontre Angleterre-Brésil au premier tour, s'achève sur un score nul et vierge. Par ailleurs, pour la première fois, la Coupe du Monde est retransmise par les télévisions du monde entier.
Après une nouvelle victoire du Brésil au Chili quatre ans plus tard, l’édition 1966 sacre une fois de plus le pays organisateur, même si le succès de l’Angleterre (4:2) laissera un goût amer aux Allemands et donnera lieu à des polémiques encore vives de nos jours.
Mais le Brésil allait remettre les pendules à l’heure pour l’édition 1970, organisée au Mexique. Après avoir dominé l’épreuve de la tête et des épaules, la Seleçao, avec cette troisième victoire, s’adjuge définitivement la coupe Jules Rimet. Tout comme en 1950, aucun joueur ne sera exclu du terrain lors de la Coupe du Monde de la FIFA 1970. Au rang des nouveautés du jeu, on autorise l'entrée en jeu de remplaçants et on note aussi l’apparition des cartons jaunes et rouges. Des couleurs que les téléspectateurs de la Coupe du Monde de la FIFA sont désormais en mesure d’apprécier puisque pour la toute première fois, l’épreuve est retransmise en couleurs.
En 1974, pour la dixième Coupe du Monde de la FIFA, c’est l’Allemagne qui s’empare du nouveau trophée, à l’issue d’un tournoi placé sous le signe de l’avènement du "football total", où engagement et polyvalence sont les maîtres-mots. Finalistes malheureux, les Néerlandais Johan Cruyff et Johan Neeskens sont les figures emblématiques de ce football moderne.
C’est l’Argentine, autre grande nation de football, qui remporte le tournoi - qu’elle organise - pour la première fois en 1978. Un tournoi qui marque la fin de l’âge d’or du football hollandais. Finalistes pour la deuxième fois d’affilée, les Oranjes ne parviendront même pas à se qualifier pour la phase finale la Coupe du Monde de la FIFA, Espagne 1982, la toute première à rassembler 24 équipes. C’est une Italie retrouvée qui remporte l’épreuve.
De Maradona à Zidane
Suite à ses exploits mexicains de 1986, Diego Maradona devient définitivement à l’Argentine l’équivalent de ce que Pelé représente au Brésil. L’Albiceleste lui doit en grande partie son deuxième sacre mondial et sa finale perdue en 1990 face à l’Allemagne de l’Ouest. En prenant leur revanche, les hommes de Franz Beckenbauer remportent leur troisième Coupe du Monde et permettent à la R.F.A. de revenir à la hauteur du Brésil et de l’Italie. Triste jour que cette finale de l’édition 1990 pour l'Argentine, qui devient la première équipe à ne pas marquer de but en finale d'une Coupe du Monde de la FIFA et aussi la première équipe à avoir non pas un, mais deux joueurs exclus durant une finale.
147 pays - un nouveau record - participent aux éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA 1994. Pour la première fois dans l'histoire du tournoi, on a recours aux tirs au but pour décider du sort de la finale. Un exercice à l’issue duquel le Brésil prend le meilleur sur l’Italie. Le record de participants est battu dès l’édition suivante. La Coupe du Monde de la FIFA, France 1998 place la barre encore plus haut, avec 32 équipes participantes et 64 matches joués. S’il faut associer un seul nom à la victoire du pays organisateur, c’est bien celui de Zinedine Zidane.
En 2002, grâce à sa victoire à l’occasion de la toute première phase finale organisée en Asie, le Brésil établit un extraordinaire record : celui d'avoir remporté la Coupe du Monde de la FIFA sur tous les continents l'ayant organisée. À noter lors du dernier tournoi en date, en 2006, une demi-finale historique entre triple vainqueurs de l’épreuve, l’Italie et l’Allemagne, pays organisateur. Tombeurs, donc, de l’Allemagne, les Italiens emmenés par Fabio Cannavaro, battent ensuite les Français en finale à l’issue de l’épreuve des tirs au but et ajoutent une quatrième étoile sur le maillot de la Squadra Azzura.
Alors que verra-t-on en 2010 ? L’épreuve étant organisée pour la première fois sur le continent africain, on peut s’attendre à des records et des premières en tous genres. Les Brésiliens gagneront-ils le tournoi pour la sixième fois ? Les Italiens pourront-ils conserver leur titre et revenir à hauteur des Auriverdes avec cinq victoires ? Une équipe africaine écrira-t-elle la plus belle page de l’histoire du football de ce continent ? Les amoureux du football n’attendent qu’une chose : que le spectacle commence !