[En marge d’une élimination peu glorieuse] L’étoile à la croisée des chemins …
L’étoile attend toujours sa résurrection. Nous pouvons sans risque de nous tromper, résumer ainsi la situation du club, qui, encore une fois est redescendu de son piédestal africain, après son élimination face aux modestes nigériens de l’ASFAN, hier au stade olympique, en coupe de la CAF, en dépit de sa courte victoire, mais à cause surtout de ce but concédé à l’adversaire à Sousse, un but affligeant pour l’étoile, mais suffisant pour briser l’espoir d’un passage au prochain tour de ces joutes africaines, longtemps considérées comme le jardin privée des étoilés.
« Certains joueurs ne sont pas dignes de porter le maillot de l’étoile », dira à chaud, et sans concessions le président du club, Mr. Hamed Kamoun, qui n’a pas mâché ses mots, pour décrire la situation d’un effectif, déjà rachitique dans sa liste africaine, héritage d’une politique chaotique des ses prédécesseurs, et encore plus décimé par d’autres absences pour des raisons différentes.
Certes, l’étoile, avait malgré tout, les moyens, hier, de faire la différence, et marquer ce but de la délivrance en seconde mi-temps, synonyme de qualification, mais quand les ratages et les maladresses, conjugués à la fébrilité de certains, et la précipitation des autres s’en sont mêlés, le résultat est venu tomber comme un couperet sur les supporters et l’entourage du club, avec au final une élimination frustrante et disons le, sans gloire et indigne du statut du club, face à un adversaire, accrocheur et très physique, mais qui, en des temps anciens aurait pris une raclée sans qu’il ne puisse trouver rien à redire.
Hamberg, aussi, est tombé des nues, lui qui pourtant, a donné un autre cachet au jeu de l’équipe, malgré les aléas et un effectif moyen, et à qui on peut reprocher à la limite, une certaine naïveté tactique, quand il aurait fallu prendre plus des risques, qui sont en définitive venus, mais assez tardivement, pour changer le cours des événements. Le Néerlandais, sans se départir de son flegme, croit dur comme fer « à la progression de l’équipe, même si dira –t-il, il nous a manqué de la sérénité et du calme pour marquer ce troisième but, d’autant plus que l’adversaire nous a pris de court sur une faute défensive impardonnable ».
Les temps ont changés, et depuis le temps que l’on nous rabâché les oreilles avec la richesse d’une effectif, jeune et talentueux, mais qui encore une fois a montré ses limites, son manque de caractère, et surtout son incapacité à se surpasser dans les moments de vérité. La campagne africaine de la champions league du temps de Lotfi Rhim, nous a donné un aperçu des limites de certains joueurs, et de la faiblesse du groupe, et hier encore, la preuve en fut donnée de manière éclatante. Et au vu des blessures de Nafkha et d’Issam Jebali, la non qualification de Tembo, et le départ de quelques uns en décembre, le choix des armes est devenu encore plus restreint.
Les Sassi, Mosrati, Jedaied, Frimpong ne prennent pas le relais, et même Akaichi, orphelin de Bukari, qui lui offrait des espaces et fixait les défenses, erre comme une âme en peine, et n’arrive pas à retrouver son punch, même si hier il a réussi à débloquer son compteur après des semaines de disette. Et tout cela sans parler de Zouaghi, promu milieu offensif, mais qui en dépit de ses effort n’a pas le charisme et la technique nécessaire pour donner plus que ce qu’il peut, sans parler d’une condition physique assez précaire, et d’une gêne aux adducteurs qui l’empêche d’aller au bout de ses efforts tout le long d’une rencontre.
Il y a certes des éclaircies, comme le retour en forme de Mabrouk, véritable déménageur et qui s’en donne au maximum par son abattage et sa rage de vaincre, le culot et le raffinement de Meité, qui prend de l’ampleur, mais qui aura tendance à soigner parfois sa relance, et à un degré moindre de Bjaoui, rigoureux en défense, mais encore timide en phase offensive, peut être aussi par manque de soutien sur ce flanc ou ni Sassi ni encore Mosrati n’arrivent à enchainer une performance digne de ce nom.
D’ici juin, les choses sont devenues un peu plus improbables, car cette élimination, prive ainsi l’étoile de l’occasion de se frotter au gotha africain, et rend les priorités, déjà connues, encore plus difficiles, à savoir une deuxième place au championnat, qui rime avec une participation à la ligue des champions, sans parler du dossier des joueurs dits cadres - Balbouli, Jmal et Nafkha - qui risquent de partir ou du moins qu’il serait compliqué de garder encore quelque temps.
Le président du club en est conscient de toutes ces équations, à commencer par la reconstruction de l’équipe, et à celui avec lequel il compte le faire. Hamberg, en dépit des incertitudes et quelques fautes parait être l’homme de la situation, car il a déjà prouvé en un laps de temps très court qu’il peut changer le style de l’équipe, et à donné un cachet nouveau, n’en déplaise aux dénigreurs de tous bords, mais il aura besoin de recruter pour passer à un autre palier et jouer, enfin, pour les titres.
Il reste cependant, à trouver l’équilibre nécessaire dans la trésorerie, pour ne pas s’attendre à des jours difficiles, et cela implique que pour acheter, il faudrait aussi vendre des joueurs, à commencer par ceux qui ne donnent plus rien, ou encore plus, ceux dont les ambitions sont ailleurs.
Un véritable casse tète chinois en somme, qui demandera beaucoup de réflexion et de concertation, mais ou la marge d’erreur devra être réduite, car tout sera jugé sur la capacité du bureau directeur, à tracer une grande stratégie du futur. Il en va de l’avenir du club ; et le temps presse …